Our fidgety Sarkozy
Nous sommes bien habitués, maintenant, à notre nouveau Président et à sa bougeotte permanente. Toute cette agitation est-elle utile, pour autant ?
Pas la peine de revenir ici sur ce que je pense du fond d’un certain nombre de réformes, et en particulier sur la loi « TEPA », cette invention grandiose qui va sauver l’emploi et le pouvoir d’achat en défiscalisant des heures supplémentaires rarement choisies et en mettant en place un bouclier fiscal à 50%, soit 10 petits points de plus que le taux marginal supérieur de l’IRPP.
Certes, un certain nombre de nos concitoyens semblent adhérer – jusqu’à quand ? – au fond parce qu’ils sont conquis par la forme. Nicolas Sarkozy est certes un brillant manipulateur de symboles. Mais à l’international ? Dans l’Union Européenne, en particulier ? C’est sans doute moins évident - et dès maintenant.
La façon dont s’élabore le droit européen, pour le meilleur comme pour le pire, avec 15 000 lobbyistes à Bruxelles, soit un pour deux fonctionnaires européens, est bien différente de la stratégie française du « coup de poing sur la table ». M. Sarkozy, qui a si bien manœuvré ces dernières années pour s’imposer le 6 mai, aurait-il oublié ce volet de sa stratégie personnelle ? Aurait-il oublié l’expérience de « Paris 2012 », à moins qu’il ne se considère comme si fondamentalement supérieur à MM. Delanoë et Chirac réunis que ce principe de réalité ne doit pas être pris en cause ? Chacun est libre de ses opinions sur une élaboration du droit « à l’anglo-saxonne », à la fois plus proche et plus lointaine des citoyens que dans la tradition française. Mais peut-on l’ignorer ?
Même chose sur le « mini-traité », dont le contenu, faut-il le rappeler, n’est pas encore arrêté. M. Sarkozy s’est posé comme sauveteur de l’Europe, alors que la présidence allemande a œuvré pendant six mois à la relance de la discussion européenne. Cette stratégie de mise en avant permanente de sa personne ne risque-telle pas, si elle se répète en permanence, d’énerver notre voisin germanique, mais aussi les autres pays européens ? d’autant plus que le positionnement du chef de l’Etat français est parfois fluctuant – et irritant pour nos partenaires. Une poignée de main symbolique avec des porte-drapeaux, le 14 juillet, suffit-elle à effacer cela ?
Idem au niveau symbolique, quoique grave, de « l’affaire des infirmières bulgares » : la visite de Mme Sarkozy en aura surpris plus d’un. Sera-t-elle efficace ? Si l’espoir grandit d’une libération – justifiée – des infirmières et du médecin, les tractations, transactions et indemnisations y auront, il me semble, l’unique part.
Alors, info ou intox, le sarkozysme international ?