Chronique: "Ah, Internet, je déteste..." (4)
Mardi 4 Novembre 2008. L'ensemble du monde et du web assistait en direct à l'élection historique de Barack – avec un « c », n'est-ce pas M. Sarkozy – Obama. Comme il est de bon ton de railler l'Obamania soulevée dans toute l'Europe et particulièrement en France, « Ah Internet je déteste » vous propose aujourd'hui une anti-revue du net. Que nos sceptiques et rabat-joies de tout bord se rassurent, la réacosphère française résiste encore et toujours à l'envahisseur.
Mais avant de me lancer dans cette entreprise, quelques détours. Tout d'abord, petit arrêt sur le blog Coups droits d'Alain Auffray, journaliste de Libération spécialiste de la droite, pour s'apercevoir que la victoire d'Obama a fait resurgir le débat de fond qui agite l'UMP depuis le 6 mai 2007. En effet, Christine Lagarde, en élevant son niveau de jeu de manière spectaculaire, relance le suspens à un moment où Frédéric Lefebvre semblait indéboulonnable. Du coup, la question est plus que jamais d'actualité: qui est la meilleure brosse à reluire les chaussures élyséennes ? Heureusement qu'il y a Copé2017 pour prendre ses distances avec ce qui pourrait bien être son George Bush à lui lorsqu'il marchera dans les traces de McCain. Une petite pensée en passant pour Barney, first puppie pendant huit ans et qui n'a visiblement pas envie de quitter la Maison Blanche.
Je disais donc en introduction qu'il est des lieux en France où l'Obamania n'existe pas. C'est tout d'abord le cas du blog des néoconservateurs français – je vous jure, ce n'est pas un fake – qui pour mieux se consoler de la victoire de « l'agitateur social » de Chicago se lance dans l'hasardeuse promotion de Romney-Palin 2012. Un lien plus loin, on tombe sur le figaro-blog d'Yvan Rioufol, réactionnaire polissé – quoique – abondamment cité dans la fachosphère française. Malgré toutes les précautions prises par l'auteur, la xénophobie transpire des lignes qu'il a consacré à l'élection de Barack Obama. Comme sur nombre de blogs d'extrême-droite, il n'omet pas de préciser discrètement le deuxième prénom du président élu (« Barack H. Obama ») et se trompe de problème en fustigeant un vote racial et une couleur de peau qui donnerait automatiquement, pour la clique des élites bien-pensantes, le droit à un blanc-seing. Seulement voilà M. Rioufol, nous n'en sommes pas là: aujourd'hui, la couleur de peau est un handicap et ferme de nombreuses portes.
Alors bien sur il ne faut pas céder à la facilité en faisant naïvement de Barack Obama la solution à tous les problèmes du monde et la fin du racisme. Les Etats-Unis demeurent jusqu'à nouvel ordre une société ségrégée: les mariages mixtes y sont rares, contrairement à ce qui se passe en France.