La réponse du gouvernement au problème du logement est insuffisante
1200, c’est le triste nombre de personnes décédées dans la rue depuis 2002. En 2009, après le vote fin 2007 d’un droit opposable au logement, encore plus de 100.000 personnes vivent dans la rue et 3,2 millions de personnes sont mal logées. Il faut malheureusement que les températures descendent en dessous de 0 pour que la population et les pouvoirs publics soient concernés par le problème du logement. A l’heure actuelle, la situation des sans abris est particulièrement périlleuse. Face à cela, on observe beaucoup d’agitation de la part du gouvernement mais pas de véritables actions. Le gouvernement est confronté aujourd’hui à un double problème : la réinsertion des Sans Domicile Fixe et le relogement des personnes mal-logées. Dans ces deux cas, il ne répond pas correctement à la situation.
Avant-hier, elle proposait de les recenser pour permettre aux associations de mieux faire leur travail. Ceci est encore une solution d’urgence. La vraie solution est de leur proposer un hébergement stable dans la durée. Ils pourraient bénéficier de soins, être aidés dans les démarches administratives pour avoir droit aux aides de l’Etat qu’ils ne demandent souvent pas comme la CMU ou le RMI. On pourrait aussi les aider à retrouver un emploi. L’Etat devrait aussi prendre ses responsabilités plutôt que de se reposer sur le travail des associations qui gèrent très souvent les hébergements d’urgence, les maraudes... Dans de telles conditions, les SDF iraient certainement beaucoup plus facilement dans les centres et on noterait alors une vraie amélioration de leur condition.
En ce qui concerne la situation des mal-logés, le gouvernement est encore dans l’erreur. Celui-ci favorise l’accession à la propriété alors que 3,2 millions de personnes n’ont pas de logement décent et n’ont pas les moyens de devenir propriétaire. Christine Boutin vient d’inaugurer la première maison à 15€ par jour. Cette mesure s’adresse aux personnes gagnant entre 1500 et 2000€ par mois. Les personnes mal-logées gagnent souvent des revenus inférieurs à cette somme. Ainsi, cette mesure vise encore à côté. Après l’échec de la maison à 100.000€, la maison à 15€ par jour risque fort d’être un nouvel échec et ne résoudra certainement pas le problème du logement.
Pendant ce temps, des millions de personnes vivent encore dans des chambres d’hôtels, des logements insalubres souvent à des prix très élevés pour ces dernières ou pour l’Etat. Mme Boutin risque encore moins de régler le problème du logement avec la réduction de 30% du budget du ministère du logement. Plutôt que la mise en œuvre de moyens importants pour donner à tous une habitation décente, le gouvernement préfère poursuivre les associations comme « Droit au Logement » et « Les enfants de Don Quichotte » devant le tribunal de police alors que ces dernières viennent en aide aux sans logis.
Pourtant des solutions sont possibles. Dans l’urgence, on peut débloquer des centaines voir des milliers d’appartements vacants. Ce sont souvent des immeubles de bureau inoccupés qui pourraient être réquisitionnés en entendant la construction de logements sociaux. Un moyen très simple peut être mis en œuvre pour faire construire ces derniers. La loi SRU dispose que les villes doivent contenir 20% de logements sociaux. Au passage, cette loi a été menacée par Mme Boutin qui souhaitait inclure l’accession à la propriété dans les 20%. Il suffirait de faire appliquer durement cette loi en imposant de très lourdes amendes aux villes qui ne la respectent pas. Mais de toute façon, l’objectif du logement pour tous passe obligatoirement par une mise en œuvre de moyens importants qui est incompatible avec une baisse du budget. Dans le cadre de la relance économique face à la crise, une politique de grands travaux pour construire des logements serait opportune.
Malheureusement pour les personnes en détresse, 2009 ne sera pas l’année de la fin de la précarité du logement. On peut souhaiter aux sans-abri qu’un maximum de personnes, citoyennes, leur vienne en aide et que les températures remontent. Nous défendons donc l’action des associations qui font tout pour aider les personnes victimes du problème du logement et incitions chacun d’entre nous à participer aux actions en leur faveur. Sans une pression considérable sur le gouvernement et sur l’opinion publique ces personnes retomberont dans l’oubli dès la fin de l’hiver. Mais été ne rime pas avec sécurité pour les SDF puisqu’il y a tout autant de décès. C’est dans cet esprit que la mobilisation du 29 janvier doit être la plus forte possible.
Guillaume B.