"L'éducation encore, l'éducation toujours"
- Ségolène Royal s'est engagée jeudi à Dunkerke, à rétablir les moyens pour l'Education nationale supprimés par le gouvernement et à inscrire dans la loi le plan de recrutement et de formation des enseignants annoncé dimanche dans son "pacte présidentiel".
La candidate présidentielle socialiste s'est également opposée à la construction d'un deuxième porte-avions nucléaire et a promis que la somme correspondante serait attribuée à l'éducation.
"J'ai décidé de rétablir pour la rentrée 2007, les moyens qui ont été retirés à l'école", a déclaré Ségolène Royal devant 9000 militants.
Elle a précisé qu'en cas de victoire à l'élection présidentielle, les Etats généraux de l'éducation évoqués dimanche à Villepinte seraient organisés au mois de mai prochain et qu'il permettraient de réfléchir à l'affectation de ces budgets supplémentaires.
Evoquant le futur "plan pluriannuel de pré-recrutement, de recrutement et de création d'emploi", elle a déclaré que "nous aurons voté au parlement une loi de programmation et nous stabiliserons, sur les cinq années de la législature, les moyens".
La candidate, qui a plaidé pour "l'éducation encore, l'éducation toujours, l'éducation au coeur de tout et en avant de tout", a remercié les enseignants, affirmant : "C'est grâce à vous que je suis là devant vous".
"Moi qui viens d'une famille nombreuse traditionaliste où les filles étaient destinées aux taches domestiques (...) ce sont les professeurs qui m'ont poussée, motivée, encouragée", a-t-elle ainsi déclaré.
Attaquant la droite, qui "en cinq ans a détruit 125.000 emplois de professeurs, d'aides éducateurs, de médecins scolaires et de surveillants", elle a mis en exergue les ambiguités du projet de son principal adversaire:
"Comment le candidat de l'UMP sortant peut-il être crédible en promettant des moyens nouveaux alors que c'est tout le contraire qui vient d'être fait ?", s'est-elle ainsi interrogée, dénonçant "la foire aux promesses" et "le tourbillon de la démagogie".
"Je veux une politique de l'école qui ira de la Sorbonne aux Minguettes et qui donnera la même chance à Frédéric et à Malika", a-t-elle martelé.
La candidate a rappelé différentes propositions de son pacte présidentiel, dont le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves, précisant que les enseignants qui l'effectueront seront rémunérés et bénéficieront de locaux.
"Les moyens, nous les trouverons car quand j'entends le candidat de l'UMP demander la construction d'un deuxième porte-avions, je n'y suis pas favorable", a-t-elle déclaré.
"Si la nation est capable de dégager le coût d'un deuxième porte-avions, j'en fais ici le serment, cette marge de manoeuvre supplémentaire, cette valeur là, n'ira pas à la Défense nationale mais ira à l'Education nationale", a-t-elle ajouté.