Majorité pénale à 16 ans: L'argument bidon de Nicolas Sarkozy
Le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy semble avoir une drôle de conception de la justice. Interrogé sur la majorité pénale des mineurs, à 16 ans, il a répondu ceci :
« Est-ce que vous pensez vraiment que la femme qui a été brûlée vive dans un bus à Marseille en a quelque chose à faire que son agresseur soit un mineur de 16 ans» ?
Cette phrase est très révélatrice de la méthode de Nicolas Sarkozy. Il s’appuie sur la compassion – qui n’en n’aurait pas après l’événement tragique qui est survenu? – pour faire passer une mesure absolument contraire à la vision républicaine de la justice.
En effet, en France, la justice est neutre, et elle ne se place du point de vue de la victime. Evidemment, si une personne meurt dans un accident de voiture ou est assassinée, la peine sera la même pour la famille, la personne sera bien morte. Evidemment, si une personne est agressée, que ce soit par un mineur de 12 ans, 16 ans ou par un adulte, l’agression aura toujours été faite, et la conséquence pour la victime sera la même.
Si l’on continue plus loin se raisonnement qui consiste à se placer du point de vue de la victime pour déterminer les sanctions, alors il faut rétablir la peine de mort. Parce que les proches d’une personne assassinée jugeraient souvent légitime la condamnation à mort du meurtrier. Et il ne s’agit pas ici de les critiquer : On ne sait pas comment l’on réagirait si l’on se trouvait dans leur position.
Mais justement, la justice française n’est pas dans cette situation. Elle est neutre, et regarde à la fois le point de vue de l’agresseur et de l’agressé avant de déterminer une sanction. Remettre en cause ce principe comme le sous-entend Nicolas Sarkozy dans sa réponse est anti-républicain.
Pourquoi est-ce idiot de mettre en place une majorité pénale à 16 ans ? Parce qu’un mineur n’a pas fini son évolution, il n'est pas encore complètement conscient de la conséquences de ses actes. Prenons par exemple Patrick Devedjian ou Alain Madelin. Ils ont tous les deux été membres d’Occident, le groupuscule d’extrême droite, dans leur jeunesse, dont on sait que les membres frappaient les communistes ou autres « gauchistes ». Il ne s’agit pas de faire ici le procès de ses deux hommes. Simplement, si la loi que défend Nicolas Sarkozy avait été mise en place à l’époque, alors Patrick Devedjian et Alain Madelin auraient probablement fait de la prison. Comme plus des deux tiers des mineurs qui vont en prison, ils auraient peut-être été récidivistes, seraient retournés en prison, et auraient fini par tomber dans la spirale de désocialisation dont on se sort très difficilement. C’eut quand même été bête que la France soit privée de deux hommes politiques aussi brillants (^^).
Etienne