Le devoir de résistance
Un ancien membre de la section souhaite dénoncer le virage sécuritaire pris par Nicolas Sarkozy et nous appelle à y résister
Face au tournant sécuritaire et xénophobe pris pas le gouvernement de Nicolas Sarkozy, les femmes et les hommes, de toute sensibilité politique, attachés à l’identité de la nation française ne peuvent plus rester silencieux.
Sous couvert de porter un discours de vérité et d’adopter un franc-parler censé rompre avec la longue tradition française de la langue de bois, un certain nombre de personnalités de la majorité n’ont eu de cesse ces derniers jours que de stigmatiser les étrangers comme étant « un problème majeur » en France.
Malheureusement cette attaque au modèle français d’intégration, d’ouverture et de tolérance n’est pas la première. Elle est la dernière en date d’une longue série d’atteintes directes ou indirectes faites à l’identité même de la France. Cette tendance de fond qui caractérise l’action du gouvernement de Nicolas Sarkozy a débuté avec le fameux épisode du Karcher, puis le démantèlement du centre de Sangatte en passant par la plaisanterie à caractère raciste pour laquelle l’actuel ministre de l’intérieur a été condamné par la justice.
Jamais, depuis Vichy, aucun gouvernement, de droite comme de gauche n’avait osé exprimer de façon aussi décomplexée des thèses ouvertement racistes et xénophobes.
Jamais, depuis Vichy, aucun gouvernement n’avait envisagé de mettre en place des lois d’exception comme celle que Nicolas Sarkozy souhaite élaborer à l’encontre des ROM et des gens du voyage.
Jamais, depuis Vichy, aucun gouvernement n’avait envisagé de mettre en place des lois qui permettent de déchoir un citoyen issu de l’immigration de sa nationalité française.
Jamais, depuis Vichy, aucun gouvernement n’avait autant divisé la nation française.
Enfin, jamais, depuis Vichy, les françaises et les français n’ont eu une aussi grande responsabilité de vigilance et de résistance face à la menace réelle que fait peser le gouvernement sur la cohésion de la nation.
Assez d’être traité de gauchiste, de socialo, de droit de l’hommiste, d’utopiste, de bien-pensant, de bobo ou de prolo sous prétexte que quand on est à gauche on n’est pas en prise avec une réalité complexe qui semble s’imposer aux gouvernements comme extérieure et transcendante.
Assez de la malhonnêteté intellectuelle de nos gouvernants qui invoquent les mânes de Jaurès et de Camus pour promouvoir un discours antinomique avec la pensée de ces derniers.
Assez des solutions toutes faites qu’on nous présente comme des évidences et qui font souvent appel aux instincts les plus bas, au premier rang desquels la peur de l’autre que ce gouvernement agite désespérément pour aguicher les électeurs d’extrême droite.
Assez enfin d’une opposition trop silencieuse pour combattre efficacement ces attaques intolérables.
Le temps est venu de sortir de l’ombre et du silence pour tous les partisans d’une France libre de toute xénophobie.
Benjamin Lanot