Chronique: "Ah, Internet, je déteste..." (1)
En ces temps de crise, lorsque l'on navigue à vue dans le marasme de l'actualité financière et que l'on ne sait plus à qui se vouer, on se raccroche à la parole des experts et autres oracles. Je vous entends déjà murmurer « Nouriel Roubini ». Mais non, je veux vous parler de l'un de nos sages compatriotes: Serge Dassault. Dans son extrême bonté, le sénateur UMP de l'Essonne nous livre son brillant éclairage dans un papier du Monde, repris par Guy Birenbaum. L'incongruité et le ridicule de cette sortie prêtent à sourire, voir même à rire de bon coeur. Quoique ... A y regarder de plus près, si l'on devait qualifier ce rire, on lui accolerait plutôt l'adjectif « jaune ». Car Serge Dassault, il ne faut pas l'oublier, c'est aussi et surtout le Figaro, troisième quotidien généraliste français1. Et ce genre de discours nauséabond a tendance à squatter de plus en plus les colonnes dudit quotidien ... Ainsi, cette semaine, un article éclairant, intitulé « les mathématiques de l'insécurité » et publié sur le blog de Maître Eolas, revient sur les curieuses certitudes du journal en matière de chiffres et de délinquance. TF1 doit être fière de son petit Etienne ...
Que l'on se rassure, ce populisme discount, matiné d'une légère dose de xénophobie et d'une bonne couche de mauvaise foi, n'est pas le propre de Mr Dassault. Si outre-atlantique, on n'ose tenir ce discours économique à l'homme de Main Street, on ne se prive pas côté républicain de cultiver ses plus bas instincts en s'efforçant de démontrer par A+B que Barack HUSSEIN Obama est le cinquième avion du 11 septembre 2001. Ici, point de chiffres magiques et « inconstestables », mais une entreprise méthodique, alternant le subtil et ... le moins subtil (Sarah Palin oblige). Seulement voilà, malgré tout les moyens mis en oeuvre pour lui barrer la route, « That one » fait (pour l'instant seulement) la course en tête. Et plutôt que de tenter de prouver tout et n'importe quoi, les républicains feraient mieux de se demander s'il y a véritablement un pilote au commande de leur avion électoral. Composé d'un vieillard dépassé et d'une messie écervelée, ce ticket républicain n'a décidément pas fière allure.
Malheureusement, nous sommes bien placés, nous Français et nous Européens pour savoir que personne n'est à l'abri d'une erreur de casting. Réponse le 4 novembre.
1: derrière Aujourd'hui en France et le Monde, soit 1,28 millions de lecteurs, selon Mediapart.