Voter socialiste aux européennes, le choix d’une véritable alternance
Comme il était à prévoir, une fois de plus la campagne des élections européennes ne déchaîne pas les foules et le record d’abstention de 2004 risque fort d’être battu. L’abstention et la dispersion des voix à gauche sont les deux principaux écueils que doit affronter le PS. Pourquoi donc voter socialiste, et tout d’abord pourquoi voter aux élections européennes ?
Il ne faut pas se leurrer, si vous lisez ce blog il est probable que vous soyez relativement bien informé sur l’Europe et que vous irez votez en juin prochain. Il n’est toutefois pas inutile de revenir sur les raisons qui fondent la désaffection des citoyens envers le scrutin parlementaire européen, précisément pour souligner à quel point il est important de les combattre.
- Un fonctionnement de l’Europe obscur : les règles régissant les institutions européennes sont en effet pour le moins complexes et échappent à la majorité des citoyens. Pourtant, les deux tiers de la législation française est aujourd’hui européenne. Le Parlement européen, s’il n’a qu’un pouvoir budgétaire limité, a en revanche un poids sur la législation bien supérieur à celui du Parlement français.
- S’y ajoute un mode de décision politique européen fondamentalement différent du système français : il s’agit d’un système d’influence et de compromis à l’opposé de la logique de pouvoir nationale. Les citoyens apparaissent ainsi éloignés des enjeux. Ce phénomène est renforcé par la tendance lourde à la personnalisation de la politique. Le travail parlementaire et le lobbying bruxellois intéressent nettement moins que la robe de Carla Bruni comparée à celle de Laetizia Ortiz…
- Enfin, moins important mais non négligeable, un mode de scrutin (7 grandes circonscriptions régionales + une pour l'Outre-mer, scrutin proportionnel) qui ne facilite guère l’identification des élus vis-à-vis de ceux qu’ils représentent.
Le résultat de ce phénomène est une abstention forte et la persistance du déficit démocratique européen. Les leitmotivs anti-européens (« l’Europe ne sert à rien », « la technocratie bruxelloise ») doivent à cet égard être combattus car ils ne font que le jeu des anti-européens. Pour avancer dans le projet européen, seuls le Parti socialiste et plus largement le Parti socialiste européen offrent une alternative crédible et réaliste, car plus que jamais en cette période de crise nous avons besoin de l’Europe alors qu’elle n’agit pas. Là encore, les contre-arguments employés sont en règle générale des contre-vérités qu’il importe de rectifier…
- « Le Parti socialiste européen co-gère l’Europe avec le Parti populaire européen (droite), le PS ne pourra donc apporter un vrai changement » : FAUX. Si effectivement le fonctionnement des institutions européennes se prête particulièrement au compromis, le PSE s’est efforcé de pratiquer une opposition constructive qui a permis, sur plusieurs dossiers concrets tels que la fameuse directive Bolkestein, de modifier substantiellement le texte de départ. La mise en place d’un candidat commun pour le PSE (Poul Nyrup Rasmussen, à ne pas confondre avec le nouveau secrétaire général de l’OTAN) et du Manifesto commun à l’ensemble des partis socialistes et sociaux-démocrates européens permettra d’accentuer la polarisation du Parlement et donc le débat droite – gauche.
- « Le PS a permis la ratification du traité de Lisbonne créant une Europe ultra-libérale, il faut le sanctionner » : FAUX. Le PS s’est effectivement divisé sur la question du traité, mais il faut en finir avec l’affirmation aberrante liant traité de Lisbonne et libéralisme. L’Europe a depuis son origine été fondée sur la concurrence, et le traité de Lisbonne comporte avant tout des avancées institutionnelles censées permettre un fonctionnement plus rapide des institutions. Le rejet du traité n’aurait en aucun cas changé quoi que ce soit au contenu des politiques internes de l’Union car Lisbonne ne faisait que reprendre les politiques existantes. En revanche, une alternance politique au niveau du Parlement et, par ricochet, de la Commission, devrait permettre d’utiliser les marges de manœuvre prévues par les traités pour appliquer une politique plus sociale, notamment en matière de relance, de protection des travailleurs et de protection des services publics. Comme le soulignent les députés européens socialistes dans leur bilan de mandature, dire non à tout ne permet pas d’avancer.
- « Les députés socialistes français sont mauvais » : s’ils ne sont pas tous exemplaires dans leur assistance aux sessions du Parlement, leur assiduité a progressé lors de la dernière législature et certains députés français, comme Pervenche Bérès (présidente de la commission des affaires économiques) jouent un rôle de premier plan. Il est primordial que cela continue, ce qui passe par le maintien d’une délégation socialiste française conséquente au Parlement européen.
Aujourd’hui, le PSE a pour la première fois ébauché un programme commun et présente un candidat susceptible de remplacer José Manuel Barroso. Effectivement, une majorité du PSE ne changerait pas la face de l’Europe, car elle est fondée sur le modèle du consensus et du compromis inhérent à une structure regroupant autant d’Etats, et le Conseil européen (chefs d’Etat européens à majorité à droite) a toujours un poids majeur. Elle permettrait toutefois de substantiels changements dans le contenu des politiques de l’Union, et permettrait un soutien face à la crise bien plus efficace que celui de l’effacé M. Barroso.
Il ne faut pas se leurrer, si vous lisez ce blog il est probable que vous soyez relativement bien informé sur l’Europe et que vous irez votez en juin prochain. Il n’est toutefois pas inutile de revenir sur les raisons qui fondent la désaffection des citoyens envers le scrutin parlementaire européen, précisément pour souligner à quel point il est important de les combattre.
- Un fonctionnement de l’Europe obscur : les règles régissant les institutions européennes sont en effet pour le moins complexes et échappent à la majorité des citoyens. Pourtant, les deux tiers de la législation française est aujourd’hui européenne. Le Parlement européen, s’il n’a qu’un pouvoir budgétaire limité, a en revanche un poids sur la législation bien supérieur à celui du Parlement français.
- S’y ajoute un mode de décision politique européen fondamentalement différent du système français : il s’agit d’un système d’influence et de compromis à l’opposé de la logique de pouvoir nationale. Les citoyens apparaissent ainsi éloignés des enjeux. Ce phénomène est renforcé par la tendance lourde à la personnalisation de la politique. Le travail parlementaire et le lobbying bruxellois intéressent nettement moins que la robe de Carla Bruni comparée à celle de Laetizia Ortiz…
- Enfin, moins important mais non négligeable, un mode de scrutin (7 grandes circonscriptions régionales + une pour l'Outre-mer, scrutin proportionnel) qui ne facilite guère l’identification des élus vis-à-vis de ceux qu’ils représentent.
Le résultat de ce phénomène est une abstention forte et la persistance du déficit démocratique européen. Les leitmotivs anti-européens (« l’Europe ne sert à rien », « la technocratie bruxelloise ») doivent à cet égard être combattus car ils ne font que le jeu des anti-européens. Pour avancer dans le projet européen, seuls le Parti socialiste et plus largement le Parti socialiste européen offrent une alternative crédible et réaliste, car plus que jamais en cette période de crise nous avons besoin de l’Europe alors qu’elle n’agit pas. Là encore, les contre-arguments employés sont en règle générale des contre-vérités qu’il importe de rectifier…
- « Le Parti socialiste européen co-gère l’Europe avec le Parti populaire européen (droite), le PS ne pourra donc apporter un vrai changement » : FAUX. Si effectivement le fonctionnement des institutions européennes se prête particulièrement au compromis, le PSE s’est efforcé de pratiquer une opposition constructive qui a permis, sur plusieurs dossiers concrets tels que la fameuse directive Bolkestein, de modifier substantiellement le texte de départ. La mise en place d’un candidat commun pour le PSE (Poul Nyrup Rasmussen, à ne pas confondre avec le nouveau secrétaire général de l’OTAN) et du Manifesto commun à l’ensemble des partis socialistes et sociaux-démocrates européens permettra d’accentuer la polarisation du Parlement et donc le débat droite – gauche.
- « Le PS a permis la ratification du traité de Lisbonne créant une Europe ultra-libérale, il faut le sanctionner » : FAUX. Le PS s’est effectivement divisé sur la question du traité, mais il faut en finir avec l’affirmation aberrante liant traité de Lisbonne et libéralisme. L’Europe a depuis son origine été fondée sur la concurrence, et le traité de Lisbonne comporte avant tout des avancées institutionnelles censées permettre un fonctionnement plus rapide des institutions. Le rejet du traité n’aurait en aucun cas changé quoi que ce soit au contenu des politiques internes de l’Union car Lisbonne ne faisait que reprendre les politiques existantes. En revanche, une alternance politique au niveau du Parlement et, par ricochet, de la Commission, devrait permettre d’utiliser les marges de manœuvre prévues par les traités pour appliquer une politique plus sociale, notamment en matière de relance, de protection des travailleurs et de protection des services publics. Comme le soulignent les députés européens socialistes dans leur bilan de mandature, dire non à tout ne permet pas d’avancer.
- « Les députés socialistes français sont mauvais » : s’ils ne sont pas tous exemplaires dans leur assistance aux sessions du Parlement, leur assiduité a progressé lors de la dernière législature et certains députés français, comme Pervenche Bérès (présidente de la commission des affaires économiques) jouent un rôle de premier plan. Il est primordial que cela continue, ce qui passe par le maintien d’une délégation socialiste française conséquente au Parlement européen.
Aujourd’hui, le PSE a pour la première fois ébauché un programme commun et présente un candidat susceptible de remplacer José Manuel Barroso. Effectivement, une majorité du PSE ne changerait pas la face de l’Europe, car elle est fondée sur le modèle du consensus et du compromis inhérent à une structure regroupant autant d’Etats, et le Conseil européen (chefs d’Etat européens à majorité à droite) a toujours un poids majeur. Elle permettrait toutefois de substantiels changements dans le contenu des politiques de l’Union, et permettrait un soutien face à la crise bien plus efficace que celui de l’effacé M. Barroso.
Jean-François