Pour un projet de société socialiste
La défaite est dure mais elle est au moins assumée par l’ensemble des socialistes. Sept ans après le 21 Avril 2002, le constat est cruel pour le parti : une absence de projet de société, des instruments dépassés et un repli sur soi qui ont coûté cher à nos valeurs au cours de cette élection européenne.
Le Parti Socialiste a vocation à incarner une alternative au gouvernement actuel pour diriger la France. Il ne faut jamais l’oublier. Nous ne sommes pas un parti d’opposition mais devons constituer le premier parti de proposition en France. Pour cela, un projet de société doit être défini. Il ne s’agit pas seulement de donner deux propositions clés avant un scrutin national de type « hausse du smic et défense des services publics », mais de présenter un projet cohérent apportant de l’espérance aux citoyen-ne-s. Ce projet pourrait s’articuler autour de deux valeurs aujourd’hui trop largement oublié par les socialistes : l’espérance et l’ascension sociale d’une part ; la personne humaine d’autre part.
« Hope ». Cette notion d’espoir si présente dans la campagne d’Obama n’est plus incarnée par le PS en France depuis 2002. Le discours consistant à faire de la priorité n°1 l’augmentation du SMIC conduit à des effets pervers : les chômeurs ont le sentiment qu’ils auront plus de difficultés à retrouver un emploi et les classes-moyennes inférieures se sentent déclassées. Par ailleurs, notre façon de soutenir parfois certains conservatismes pour plaire aux syndicats entraîne les personnes qui ont vraiment besoin d’aide à remettre en cause la crédibilité du PS. Les générations qui entrent sur le marché du travail en pleine crise financière après avoir subi le 21 avril à 15 ans et le CPE à 18 ans n’espèrent même plus aujourd’hui toucher une retraite et bénéficier gratuitement de soins de la part de l’Etat lorsqu’elles seront plus âgées. Le PS doit avoir le courage de mener les réformes justes avant que la droite ne détruise notre modèle social. Pour cela, il faut proposer sous contraintes de coût et d’endettement pas illimité et assumer les critiques. Le PS ne doit surtout pas devenir le parti conservateur. Le conservatisme, c’est assurer un statut quo qui nuit aux personnes qui sont aujourd’hui les plus démunies et qui ne bénéficient pas du système. L’espoir dans l’avenir s’incarne par une confiance dans le futur. Retraites, santé mais également développement durable. Le PS doit intégrer dans son projet la transformation de l’économie capitaliste par l’environnement. Ce projet ne peut pas être laissé aux Verts car il est indissociable de la question sociale. La décroissance, c’est la récession, donc l’absence de redistribution. Le PS doit répondre au défi de lier le social et le développement durable afin de permettre la mise en place d’emplois durables, dans les collectivités territoriales, dans l’énergie, dans l’habitat car ce sont des emplois non-délocalisables. L’espoir doit aussi passer par l’Europe. Vue la nouvelle composition du Parlement Européen, ce sera dur. Il ne faut pourtant surtout pas oublier l’idéal commun entre l’Europe et le Social : accepter l’autre, s’enrichir de cultures et de mentalités différentes, permettre l’ascension sociale de tous. Dos au mur, les 27 partis socialistes européens doivent mener ensemble une réflexion forte pour penser, par exemple à la mise en place d’une taxe sociale et environnementale pour les pays qui ne respecteraient pas certains critères de base sociaux et environnementaux, et les possibilités de mises en œuvre d’un tel dispositif.
La prise en compte de chaque femme et de chaque homme en tant qu’individu à part entière est également un manque pour le Parti Socialiste. La réflexion – nécessaire – en termes de classes sociales a trop souvent empêché la gauche de se saisir de la question de la personne humaine. L’individu au sens de la droite, c’est le consommateur. La gauche doit avoir la volonté de se saisir de cette question en étant capable de considérer chaque femme et chaque homme comme quelqu’un d’unique avec des motivations propres. Elle doit avoir l’ambition de permettre l’émancipation de chaque femme et de chaque homme par l’éducation mais également par une formation adaptée à chacun tout au long de sa vie. Elle doit, dans sa façon même de faire campagne s’adresser à chacun plutôt que de parler à des groupes qui tendront trop souvent vers du corporatisme. Chaque personne doit comprendre que le PS s’adresse directement à elle, qu’elle est elle-même concernée par tous les problèmes actuels. Ce sera déjà une première façon de lutter contre l’abstention. La gauche doit également permettre à chaque femme et à chaque homme de se sentir représenté par l’Etat dans les services publics. Le PS doit avoir le courage de défendre une vision des services publics efficaces et représentatifs de toute la population française afin que ces services ne soient pas remis en cause. Ils sont bien trop importants pour souffrir d’un désamour auprès des personnes qui en ont souvent le plus besoin.
Le Parti Socialiste doit également arrêter de se demander s’il est trop à gauche ou trop à droite. Il doit se composer du plus grand nombre possible de militants qui se reconnaissent dans les valeurs de solidarité, de liberté, d’égalité, dans la culture d’un parti de gouvernement et dans la volonté de mettre en place une véritable économie sociale et environnementale de marché. Pour gagner, il aura besoin de rassembler largement, y compris en dehors du PS et de s’ouvrir à des citoyens qui appartiennent à d’autres partis ou à des associations dont les valeurs sont proches des nôtres. La campagne menée par Europe Ecologie doit servir d’exemple au PS : aucune attaque sur les partenaires de gauche ; un rassemblement large de Bové à Joly autour des questions de développement durable ; un leader charismatique ; un vrai projet de société autour de l’environnement… Ce projet ne sera toutefois jamais suffisant pour les citoyens car il doit être associé à la question sociale et économique. C’est la raison pour laquelle le PS en ces temps de crise économique est indispensable. Il doit rapidement repenser son projet pour constituer – enfin – la force crédible d’alternance que les Français attendent depuis très longtemps.
Le Parti Socialiste a vocation à incarner une alternative au gouvernement actuel pour diriger la France. Il ne faut jamais l’oublier. Nous ne sommes pas un parti d’opposition mais devons constituer le premier parti de proposition en France. Pour cela, un projet de société doit être défini. Il ne s’agit pas seulement de donner deux propositions clés avant un scrutin national de type « hausse du smic et défense des services publics », mais de présenter un projet cohérent apportant de l’espérance aux citoyen-ne-s. Ce projet pourrait s’articuler autour de deux valeurs aujourd’hui trop largement oublié par les socialistes : l’espérance et l’ascension sociale d’une part ; la personne humaine d’autre part.
« Hope ». Cette notion d’espoir si présente dans la campagne d’Obama n’est plus incarnée par le PS en France depuis 2002. Le discours consistant à faire de la priorité n°1 l’augmentation du SMIC conduit à des effets pervers : les chômeurs ont le sentiment qu’ils auront plus de difficultés à retrouver un emploi et les classes-moyennes inférieures se sentent déclassées. Par ailleurs, notre façon de soutenir parfois certains conservatismes pour plaire aux syndicats entraîne les personnes qui ont vraiment besoin d’aide à remettre en cause la crédibilité du PS. Les générations qui entrent sur le marché du travail en pleine crise financière après avoir subi le 21 avril à 15 ans et le CPE à 18 ans n’espèrent même plus aujourd’hui toucher une retraite et bénéficier gratuitement de soins de la part de l’Etat lorsqu’elles seront plus âgées. Le PS doit avoir le courage de mener les réformes justes avant que la droite ne détruise notre modèle social. Pour cela, il faut proposer sous contraintes de coût et d’endettement pas illimité et assumer les critiques. Le PS ne doit surtout pas devenir le parti conservateur. Le conservatisme, c’est assurer un statut quo qui nuit aux personnes qui sont aujourd’hui les plus démunies et qui ne bénéficient pas du système. L’espoir dans l’avenir s’incarne par une confiance dans le futur. Retraites, santé mais également développement durable. Le PS doit intégrer dans son projet la transformation de l’économie capitaliste par l’environnement. Ce projet ne peut pas être laissé aux Verts car il est indissociable de la question sociale. La décroissance, c’est la récession, donc l’absence de redistribution. Le PS doit répondre au défi de lier le social et le développement durable afin de permettre la mise en place d’emplois durables, dans les collectivités territoriales, dans l’énergie, dans l’habitat car ce sont des emplois non-délocalisables. L’espoir doit aussi passer par l’Europe. Vue la nouvelle composition du Parlement Européen, ce sera dur. Il ne faut pourtant surtout pas oublier l’idéal commun entre l’Europe et le Social : accepter l’autre, s’enrichir de cultures et de mentalités différentes, permettre l’ascension sociale de tous. Dos au mur, les 27 partis socialistes européens doivent mener ensemble une réflexion forte pour penser, par exemple à la mise en place d’une taxe sociale et environnementale pour les pays qui ne respecteraient pas certains critères de base sociaux et environnementaux, et les possibilités de mises en œuvre d’un tel dispositif.
La prise en compte de chaque femme et de chaque homme en tant qu’individu à part entière est également un manque pour le Parti Socialiste. La réflexion – nécessaire – en termes de classes sociales a trop souvent empêché la gauche de se saisir de la question de la personne humaine. L’individu au sens de la droite, c’est le consommateur. La gauche doit avoir la volonté de se saisir de cette question en étant capable de considérer chaque femme et chaque homme comme quelqu’un d’unique avec des motivations propres. Elle doit avoir l’ambition de permettre l’émancipation de chaque femme et de chaque homme par l’éducation mais également par une formation adaptée à chacun tout au long de sa vie. Elle doit, dans sa façon même de faire campagne s’adresser à chacun plutôt que de parler à des groupes qui tendront trop souvent vers du corporatisme. Chaque personne doit comprendre que le PS s’adresse directement à elle, qu’elle est elle-même concernée par tous les problèmes actuels. Ce sera déjà une première façon de lutter contre l’abstention. La gauche doit également permettre à chaque femme et à chaque homme de se sentir représenté par l’Etat dans les services publics. Le PS doit avoir le courage de défendre une vision des services publics efficaces et représentatifs de toute la population française afin que ces services ne soient pas remis en cause. Ils sont bien trop importants pour souffrir d’un désamour auprès des personnes qui en ont souvent le plus besoin.
Le Parti Socialiste doit également arrêter de se demander s’il est trop à gauche ou trop à droite. Il doit se composer du plus grand nombre possible de militants qui se reconnaissent dans les valeurs de solidarité, de liberté, d’égalité, dans la culture d’un parti de gouvernement et dans la volonté de mettre en place une véritable économie sociale et environnementale de marché. Pour gagner, il aura besoin de rassembler largement, y compris en dehors du PS et de s’ouvrir à des citoyens qui appartiennent à d’autres partis ou à des associations dont les valeurs sont proches des nôtres. La campagne menée par Europe Ecologie doit servir d’exemple au PS : aucune attaque sur les partenaires de gauche ; un rassemblement large de Bové à Joly autour des questions de développement durable ; un leader charismatique ; un vrai projet de société autour de l’environnement… Ce projet ne sera toutefois jamais suffisant pour les citoyens car il doit être associé à la question sociale et économique. C’est la raison pour laquelle le PS en ces temps de crise économique est indispensable. Il doit rapidement repenser son projet pour constituer – enfin – la force crédible d’alternance que les Français attendent depuis très longtemps.
Etienne