Européennes : la maladie Boulangiste

Il n’est jamais de bon ton de tirer sur une ambulance, mais après tout rien ne prescrit à un homme malade d’en frapper un autre. Alors que suite au cuisant échec des Européennes le Parti Socialiste va s’engager dans un énième mouvement de refondation de la réforme modernisée, se rabaisser à nos plus bas instincts politiques en malmenant le Modem, notre voisin de chambrée à l’hôpital des partis amochés, est peut-être le meilleur moyen de faire passer la pilule. Heureusement l’altruisme socialiste est sauf ! Car le PS a bien quelque chose à apprendre de la défaite du Modem : le danger du Boulangisme. On n’a pas tous les jours la chance de pouvoir réaliser une introspection par la critique de l’adversaire, alors on ne va pas s’en priver.
De quoi parlons-nous avec le Modem? Nous parlons d’un parti-start up qui a laissé planer après l’élection présidentielle de 2007 un vent de nouveauté sur la scène politique française proche de celui qui a porté Europe Ecologie. Un nouveau parti où tout est (enfin) possible, où les militants sont (enfin) écoutés, où ils peuvent (enfin) jouer un rôle, bref où ils ne restent pas à l’ombre des leaders. Mais surtout le Modem, ce n’est ni la gauche, ni la droite, c’est le centre, le vrai, le pur ! Voilà une définition du centre façon médicaments génériques : si nous ne sommes ni à droite ni à gauche, nous sommes au centre, et si nous sommes au centre, nous ne sommes ni à droite ni à gauche. Simple, si ce n’est simpliste, cette vision du centre a eu un temps son efficacité, amenant Bayrou à connaître l’apothéose d’une troisième place au troisième tour des présidentielles de 2007. Surfant sur le sentiment d’aigreur laissé par les deux mandats de Chirac, l’UDF - futur Modem – parvint à devenir avec ce simple concept du centrisme un parti d’aigris de la politique partisane bipolaire. Du parti de l’aigreur à celui de « l’omni-opposant », il n’y avait qu’un pas.
Et c’est là tout le drame du Modem et de François Bayrou. Bayrou n’est pas le prophète du centre mais le Général Boulanger de l’ère Sarkozy, c’est l’homme qui en 2007 a cristallisé toutes les oppositions et toutes les aigreurs à l’égard de la vie politique française. A l’image de Boulanger, qui a fédéré tous les opposants à la IIIème République, devenant tour à tour l’incarnation de Jeanne d’Arc pour Déroulède, de St Arnaud pour les Bonapartistes ou encore du général Monk pour les monarchistes, Bayrou s’est rallié les déçus du bipartisme, de gauche comme de droite. Loin d’être idiot, Boulanger a bien compris que définir son message politique revenait à tuer cette image de premier opposant au régime Républicain qu’il s’était forgé. Bayrou, lui, n’a pas réussi à comprendre que sans définition claire d’un projet politique, la longévité politique est compromise. Nous connaissons la suite : passant de la case « ni de gauche ni de droite » à la case « champion de l’anti-Sarkozysme » sans passer par la case départ « définition d’une vision politique », Bayrou ne touchera jamais sa 3ème place aux Européennes ?
D’échec en échec, l’aventure centriste du Modem aura été tout aussi courte que celle du Général Boulanger. Europe Ecologie aura été le Charles Floquet de Bayrou, mettant à nu son peu de vision politique dans ce qui est pourtant son pré carré politique : l’Europe. Ironiquement, le « vote apolitique » a peut être tué le symbole du non alignement politique. Nous espérons bien entendu que la comparaison s’arrête ici, le Général Boulanger s’étant suicidé sur la tombe de sa maitresse en Belgique peu de temps après son échec politique en France. Reste que la réflexion que nous pouvons avoir sur le caractère Boulangiste de la stratégie politique de François Bayrou ne cache en rien une tentation similaire au sein du PS qui a conduit les socialistes à proposer une offre politique peu claire, peut être pas assez énergique et ne trouvant pas une cohérence suffisante entre les problématiques de la crise et les aspirations sociétales et politiques de la population française. Le Parti Socialiste doit échapper à la tentation Boulangiste, il doit être un parti d’opposition proposant une contre-politique claire, qui parle aux Français, et ne doit plus chercher, à l’image du Modem, à être simplement et primairement le meilleur ennemi de Sarkozy.
De quoi parlons-nous avec le Modem? Nous parlons d’un parti-start up qui a laissé planer après l’élection présidentielle de 2007 un vent de nouveauté sur la scène politique française proche de celui qui a porté Europe Ecologie. Un nouveau parti où tout est (enfin) possible, où les militants sont (enfin) écoutés, où ils peuvent (enfin) jouer un rôle, bref où ils ne restent pas à l’ombre des leaders. Mais surtout le Modem, ce n’est ni la gauche, ni la droite, c’est le centre, le vrai, le pur ! Voilà une définition du centre façon médicaments génériques : si nous ne sommes ni à droite ni à gauche, nous sommes au centre, et si nous sommes au centre, nous ne sommes ni à droite ni à gauche. Simple, si ce n’est simpliste, cette vision du centre a eu un temps son efficacité, amenant Bayrou à connaître l’apothéose d’une troisième place au troisième tour des présidentielles de 2007. Surfant sur le sentiment d’aigreur laissé par les deux mandats de Chirac, l’UDF - futur Modem – parvint à devenir avec ce simple concept du centrisme un parti d’aigris de la politique partisane bipolaire. Du parti de l’aigreur à celui de « l’omni-opposant », il n’y avait qu’un pas.
Et c’est là tout le drame du Modem et de François Bayrou. Bayrou n’est pas le prophète du centre mais le Général Boulanger de l’ère Sarkozy, c’est l’homme qui en 2007 a cristallisé toutes les oppositions et toutes les aigreurs à l’égard de la vie politique française. A l’image de Boulanger, qui a fédéré tous les opposants à la IIIème République, devenant tour à tour l’incarnation de Jeanne d’Arc pour Déroulède, de St Arnaud pour les Bonapartistes ou encore du général Monk pour les monarchistes, Bayrou s’est rallié les déçus du bipartisme, de gauche comme de droite. Loin d’être idiot, Boulanger a bien compris que définir son message politique revenait à tuer cette image de premier opposant au régime Républicain qu’il s’était forgé. Bayrou, lui, n’a pas réussi à comprendre que sans définition claire d’un projet politique, la longévité politique est compromise. Nous connaissons la suite : passant de la case « ni de gauche ni de droite » à la case « champion de l’anti-Sarkozysme » sans passer par la case départ « définition d’une vision politique », Bayrou ne touchera jamais sa 3ème place aux Européennes ?
D’échec en échec, l’aventure centriste du Modem aura été tout aussi courte que celle du Général Boulanger. Europe Ecologie aura été le Charles Floquet de Bayrou, mettant à nu son peu de vision politique dans ce qui est pourtant son pré carré politique : l’Europe. Ironiquement, le « vote apolitique » a peut être tué le symbole du non alignement politique. Nous espérons bien entendu que la comparaison s’arrête ici, le Général Boulanger s’étant suicidé sur la tombe de sa maitresse en Belgique peu de temps après son échec politique en France. Reste que la réflexion que nous pouvons avoir sur le caractère Boulangiste de la stratégie politique de François Bayrou ne cache en rien une tentation similaire au sein du PS qui a conduit les socialistes à proposer une offre politique peu claire, peut être pas assez énergique et ne trouvant pas une cohérence suffisante entre les problématiques de la crise et les aspirations sociétales et politiques de la population française. Le Parti Socialiste doit échapper à la tentation Boulangiste, il doit être un parti d’opposition proposant une contre-politique claire, qui parle aux Français, et ne doit plus chercher, à l’image du Modem, à être simplement et primairement le meilleur ennemi de Sarkozy.
Lucas B.