Pour une croissance plus forte, je vote Royal
D’après l’INSEE sur l’ensemble de l’année 2006, la croissance française s’établit à +2%. La croissance française est faible, et ce depuis 2002. Or le phénomène de la croissance a de nombreuses répercussions. Elle permet tout d’abord l’amélioration du niveau de vie. A partir du taux de croissance annuel du PIB il est possible de calculer le taux de croissance annuel du produit par tête ou PIB par habitant. Une politique économique qui permet d’élever le taux de croissance du PIB par habitant a des effets considérables sur le niveau de vie de la population : « une mesure politique qui ferait passer la croissance de 2% à 3% par an entraînerait, après quarante ans, une augmentation du niveau de vie de 100%. »[1] Mais la croissance permet également de lutter contre le chômage. Ainsi dans un rapport au Conseil d’Analyse Economique (CAE), Olivier Blanchard et Jean-Paul Fitoussi estimaient en 1997 qu’une baisse du chômage d’un point par an exigeait une croissance annuelle du PIB comprise entre 3,6% et 3,8%[2]. Sous le gouvernement Jospin la France s’était approchée de ces performances. Cependant après 2002 la droite a obtenu de mauvais résultats. La droite n’a donc aucune leçon à donner à la gauche en ce qui concerne l’économie. Pour justifier ses mauvaises performances le gouvernement Villepin-Sarkozy a invoqué la conjoncture internationale. Et pourtant la conjoncture internationale est bonne : en 2006 les Etats-Unis peuvent afficher un taux de croissance de 3,3%, l’Allemagne un taux de 2,9%, et la zone euro a connu une croissance de 2,8%. Ce sont donc bien les politiques françaises qui sont en cause. Pour remédier à la faiblesse de la croissance, il convient de distinguer la composante conjoncturelle de la composante structurelle. En ce qui concerne la composante conjoncturelle, la croissance française est pénalisée par le taux de change de l’euro et par le policy-mix européen. Face à cela, Ségolène Royal propose de mettre en place un gouvernement économique de la zone euro, et de prévoir dans les statuts de la Banque Centrale Européenne que celle-ci doit poursuivre des objectifs de lutte contre le chômage et pour la croissance (et non se contenter de lutter contre l’inflation). Par ailleurs la croissance française souffre de la diminution du pouvoir d’achat des ménages français. La consommation des ménages contribue en effet fortement à la croissance (1,6 points sur les 2 points de PIB de croissance). Cependant Nicolas Sarkozy et François Bayrou, influencés par la vulgate libérale de l’OCDE, souhaitent faire baisser le coût du travail en France, notamment par une baisse relative du SMIC. Cette politique a déjà fait la preuve de son inefficacité. Ségolène Royal a fait le choix de la lutte pour le pouvoir d’achat : hausse du SMIC à 1500 euros le plus tôt possible, hausse des petites retraites, conférence nationale sur les salaires, lutte contre l’inflation immobilière, bouclier logement, service public de la caution, revenu de solidarité active, … Les socialistes seuls sont aujourd’hui capables de relancer la croissance. Il suffit de se baser sur les faits : la gauche a montré ses compétences entre 1997 et 2002. En ce qui concerne la composante structurelle de la croissance, elle est déterminée par la la variation de la productivité horaire, la variation du taux d’emploi, la variation de la durée moyenne du travail et la variation de la population active. Si la productivité française est déjà élevée, elle pourrait s’accroître encore par un investissement massif dans l’université et la recherche, et une meilleure orientation des étudiants. C’est un pilier du pacte de Ségolène Royal. Philippe Aghion et Elie Cohen ont montré que pour la France le surcroît de productivité procurée par une année d’études supplémentaires s’élèverait à environ 8%.[3] Il est à noter que l’économiste Philippe Aghion a exprimé son soutien à Ségolène Royal, candidate qui a compris le rôle crucial de l’éducation pour l’économie. La productivité française sera également améliorée par l’aide aux entreprises innovantes. L’investissement dans les entreprises innovantes est en effet insuffisant en France. Ségolène Royal propose d’y remédier par la constitution de fonds régionaux de participation capital-risque. En ce qui concerne la durée moyenne du travail, la France se caractérise par un faible nombre d’heures travaillées. Il faut cependant noter que la durée du travail relève d’un arbitrage politique entre travail et loisir, et que dans un pays où les activités culturelles, sportives et touristiques sont fortement créatrices de richesse une durée annuelle de travail faible peut être un outil de développement économique. En ce qui concerne le taux d’emploi en France, il se caractérise par sa faiblesse : le taux d’emploi français était de 63,1% en France en 2005, bien loi du taux de 72,5% en Suède ou 71,5% aux Etats-Unis. Il reste en particulier très faible pour les jeunes (30,1% pour les 15-24 ans) et les travailleurs âgés (37,9% pour les 55-64 ans). Ségolène Royal a fait de la lutte contre le chômage des jeunes une priorité (développement des emplois tremplins ; aucun jeune ne restera au chômage plus de 6 mois sans se voir proposer une formation, ou un emploi aidé). La mise en place du service public de la petite enfance facilitera le travail des femmes. La création de la sécurité sociale professionnelle permettra d’assurer les transitions professionnelles, notamment pour les seniors. Enfin Ségolène Royal propose une politique industrielle ambitieuse, avec le développement de nouveaux secteurs d’activité, notamment dans le domaine des économies d’énergie et des énergies renouvelables, ce qui permettra de créer de nombreux emplois non délocalisables. Face à une droite qui doit assumer ses échecs, le dispositif prévu par les socialistes et leur candidate est complet. Ségolène Royal a fait le choix de l’ambition, et de la transparence : elle a présenté son pacte le 11 février, de manière à ce que tous les Français puissent le connaître. Pour une croissance plus forte qui permettra de lutter contre le chômage et d’assurer le financement de la protection sociale, le 22 avril je fais le choix de la compétence et de l’ambition en votant socialiste. Dès le premier tour, je vote Ségolène Royal. [1] Blanchard Olivier, Cohen Daniel : Macroéconomie, Pearson Education, 3e édition, 2004