Meeting de Charlety : c'est quand le bonheur ? :)
Hier, 40000 personnes se sont massées au stade Charlety, ainsi que 20000 autres qui n'ont pas pu entrer, pour se rassembler en faveur de Ségolène Royal. Toutes les couleurs et toutes les générations étaient représentées. Car oui, on peut associer l'engagement politique et les évènements festifs, et prendre un coup de soleil en écoutant notre future présidente.
Une France véritablement métissée, vraiment unie derrière des valeurs de tolérance, de respect et de partage. Ca n'est pas miévreux de le dire, car si Nicolas Sarkozy réussit à faire ovationner le mot "karcher" à Bercy, à Charlety c'est la "paix civile" et une France "sans violence" qu'on a applaudi. Ségolène Royal réussit elle à prononcer un discours fédérateur, axé sur ses priorités de campagne : éducation, travail, famille, solidarité et environnement. Elle a préféré défendre son projet plutôt que d'attaquer Nicolas Sarkozy, si ce n'est pour répondre aux attaques qui lui ont été faites à Bercy dimanche dernier.
Non, les socialistes refusent de faire peser un trop lourd tribut sur mai 68. L'école de Jules Ferry, celle dont Nicolas Sarkozy fait l'éloge, c'est celle d'une école du peuple à laquelle les enfants des élites ne vont pas, et où l'on se contente d'apprendre à lire et compter jusqu'à 12 ans. A l'époque, c'est une avancée révolutionnaire ! Mais peut-on sérieusement espérer aujourd'hui, en 2007, que l'école républicaine n'ait pas d'ambition plus grande ? Non, nous autres socialistes nous méfions des mauvaises références. A cela nous préférons en effet l'héritage de Mai 68, ce qui n'a jamais signifié qu'on reniait l'histoire de la République française, bien au contraire. Rappelons simplement que quarante années se sont écoulées depuis Mai 68. Or, qui a détenu le pouvoir pendant 25 durant cette période ? La droite. Effacer ou "liquider" une page de l'histoire, et réécrire ainsi l'identité nationale, c'est donc cela le projet de M. Sarkozy ? Vous avez raison, monsieur Sarkozy, nous ne partageons pas les mêmes valeurs.
Madame Royal a également ironisé sur l'exagération du discours sécuritaire de Sarkozy. Non seulement, à l'extérieur de Bercy, la France était en paix, mais elle l'est toujours et le sera au moins jusqu'au 6 mai. Ca n'est pas en utilisant de manière ignoble la mort d'un petit garçon à la Courneuve à des fins électorales qu'on changera la France. Non, jamais aucun socialiste n'a excusé les meurtriers d'enfant, ni même les casseurs de Gare du Nord. Et jamais nous ne le ferons. Nous constatons simplement que l'insécurité n'a pas diminué avec Nicolas Sarkozy, et qu'il est en grande partie responsable par ses dérapages des émeutes en banlieue. Ca n'est pas notre vision de la France. En appelant à la "paix civile", devant une foule métissée venue de toute l'Ile-de-France, Ségolène Royal a fait passer un message d'espoir.
Nous retiendrons donc de ce meeting une ambiance excellente, festive, carrefour de toutes les cultures et tous les classes sociales. Le rassemblement national, ça ne peut être qu'elle.