L'éducation, priorité N°1 du PS

Publié le par Section socialiste de Sciences-Po


            Manuel Valls souligne ensuite l'enjeu que constitue l'éducation pour toute société humaine. Il précise que nous avons tous des attentes considérables à l'égard de l'école, qui est aujourd'hui le premier moyen de notre autonomie. Il rappelle que la gauche a d'ailleurs pour cette raison toujours entretenu un rapport spécial avec cette dernière, qu'elle a depuis longtemps considéré comme une institution souveraine, institution qui fonde et forge notre identité.

            C'est pourquoi il faut continuer encore et toujours à se révolter contre toute attaque à l'école qui l'affaiblit toujours dans sa fonction d'élévation du peuple : l'école l'extrait en effet de sa condition et forme les citoyens dans le cadre d'un enseignement démocratique. Cet apprentissage de la démocratie par l'école explique pourquoi chaque individu a le droit un enseignement de qualité, quelle que soit son origine sociale et ses capacités scolaires.

            Il subsiste une forte confiance en une école au pouvoir émancipateur en France, que le PS refuse de trahir comme est en train de le faire le gouvernement actuel qui ne tient pas la promesse républicaine. Même si il y a eu des progrès incontestables en matière de démocratisation de l'école, cette dernière est créatrice d'inégalités de plus en plus marquées dès le plus jeune âge. Ainsi, entre 1987 et 2007, les acquis à la fin de l'école primaire ont été divisés par deux pour les enfants d'ouvriers, alors qu'ils ont globalement augmenté chez les autres catégories sociales. Cela est dramatique, car cela signifie que les germes de l'exclusion et du déclassement sont présents dès l'enseignement primaire.

            M. Valls explique cela par le fait que les gouvernements de droite successifs ont créé les conditions d'une concurrence entre les élèves, au détriment des catégories les moins favorisées. Le projet de la gauche est au contraire de poursuivre une logique de « péréquation scolaire », grâce à laquelle on donnerait plus à ceux qui en ont le plus besoin, dans l'optique d'égaliser les niveaux à la sortie du primaire.

            Mais pour ce faire, il faut redonner leur place aux collectivités locales, qui pourront, elles, redonner confiance aux élèves en mettant en place des parcours scolaires plus individualisés. La gauche est donc porteuse d'une ambition forte, celle de renouer avec l'école émancipatrice en recréant un lien fort entre République et jeunesse, République et école. C'est ainsi qu'on pourra remobiliser les élèves, leurs parents, les enseignants et tous les acteurs de l'école, pour réellement « faire de l'école le ferment de la République ».

 

            Lors de l'intervention suivante, Vincent Peillon complète ce discours. Il insiste sur le thème de l'école comme ambition des Républicains et des Français, avant d'être celle des socialistes. C'est donc appréhender l'éducation comme une question d'intérêt général qui permettra de faire rentrer la France dans la modernité du XXIe siècle.

            L'école est à la fois un investissement pour l'avenir et le socle d'une valeur centrale du projet politique du PS : celle d'une République démocratique qui construise la République sociale. Il est donc absolument nécessaire d'éclairer les esprits de tous, car l'ignorance est indéniablement à la source de nombreux maux. C'est pour faire rentrer la France dans la modernité que le PS doit se rassembler autour de la priorité donnée à l'éducation.

            Il est donc indispensable pour le PS aujourd'hui d'avoir le courage de l'égalité entre les élèves issus de différents milieux sociaux mais aussi géographiques. Il est encore aujourd'hui des endroits où l'on a besoin de hussards de la République (campagnes, ZEP,...). C'est pourquoi cet héritage doit être conservé, afin de redonner un caractère positif à l'école française, qui trop souvent nourrit des discours désabusés. Il faut poursuivre le projet de réforme de l'éducation nationale commencé sous la IIIe République en apportant dans un contexte nouveau des réponses audacieuses.

            Si il existe une identité nationale, c'est bien l'identité créée par un socle d'apprentissages communs qui créent un rapport tout particulier au travail, à l'école et à la République. On ne saurait ainsi se passer d'un travail réformateur mené avec les intéressés, pour refaire de l'éducation une priorité nationale. Cela doit passer par une lutte contre un affaiblissement de l'importance accordée à l'éducation du fait du remplacement de la lecture par la télévision par exemple, qui est encore plus fort dans les milieux à plus faible capital social; mais aussi et surtout adopter des plans de logement et d'urbanisme qui permettront de recréer une mixité sociale à l'école. Il faudra également revaloriser le travail enseignant, sans lequel l'école n'est rien. Enfin, afin de garantir aux élèves les meilleures conditions d'apprentissage, il est urgent de revoir les rythmes scolaires, certaines méthodes pédagogiques et le contenu des enseignements.

Virginie Mauz

Publié dans Education et jeunesse

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