OUI à l'euthanasie

Publié le par Section socialiste de Sciences-Po

Ségolène Royal vient de prendre publiquement position pour la mise en place d’une loi autorisant l’euthanasie active, sous plusieurs conditions, en particulier l'intervention des familles, des personnes concernées quand elles peuvent elles-mêmes formuler un choix, et des médecins qui doivent jouer le rôle majeur.

"Nous voulons en ce domaine légiférer, légiférer avec précaution, légiférer avec respect et faire en sorte que ce droit fondamental à vivre et à mourir dans la dignité puisse être préservé et ouvert", a précisé François Hollande avant d’ajouter "Il y aura des évolutions législatives, qui devront être concertées avec les professions de santé et les familles pour que ne se reproduisent plus ces procès, dès lors que des hommes et des femmes n'ont fait que leur devoir’’.

Tout le monde se souvient du cas de Vincent Humbert, tétraplégique, sans aucun espoir de guérison qui avait été euthanasié par sa mère et son médecin à sa demande, après avoir écrit une lettre pour demander – en vain – au président de le laisser mourir. Cette semaine encore, des médecins ont signé un article pour dire qu’ils avaient eux-même été confrontés à des cas où l‘euthanasie été nécessaire, et pour demander à ce qu’elle soit légalisée

Cette décision de la candidate socialiste va dans le bon sens : Celui du respect et des droits, une ligne que la gauche a toujours défendu face aux archaïsmes moraux de la droite.

Publié dans Questions de société

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V
@ Bruno: ça revient globalement à ce que j'ai dit. En cas d'euthanasie active (et c'est ça le sujet), le médecin est considéré comme un simple criminel. Pourtant si je me souviens bien de mon devoir, 75% des gens meurent en milieu hospitalier ou en maison de retraite, donc ces pratiques sont courantes, et j'ai connu des cas concrets. Si la personne décide de manière libre de mourir, que l'équipe médicale et la famille sont d'accord, car la souffrance inutile leur parait insoutenable, alors il faut que cela soit permis mais encadré. Car ce qui se passe finalement, c'est que les procès se terminent par des acquittements car quand on est confronté à ces cas là, on est obligé de regarder la vérité en face. Donc la loi actuelle est totalement inefficace, et la preuve c'est qu'elle a été faite pour éviter de revoir des cas comme celui de Vincent Humbert, or on en a de nouveaux aujourd'hui. Et moi je pense que l'inefficacité de la loi était voulue, car il y a eu beaucoup de rapports d'associations juste avant pour légaliser l'euthanasie, mais à l'Assemblée, des députés ont avancé leur religion pour ne pas voter un texte plus "ambitieux", et qui aurait répondu aux vrais problèmes.<br /> Par ailleurs la phrase que tu cites n'est pas de moi ;-)
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E
Comme je te l'ai déjà dit tout à l'heure Bruno, je ne prétends pas du tout qu'il existe un lobby catholique, je pense au contraire que ls idées cathos sont ancrées dans la société (à gauche comme à droite) et cela de façon naturelle. Elles ne sont pas forcément mauvaises. La formation de l'Etat doit beaucoup au christianisme, en occident par exemple.<br /> Il n'empêche qu'il s'agit sur certains sujets d'une force réactionnaire, je pense à la place des femmes, à l'IVG, à l'homosexualité ou à l'euthanasie.<br /> La bible a été écrite il y a plusieurs millénaires donc le texte est forcément réactionnaire en lui-même si l'on se focalise sur tous les détails.<br /> Sur le refus de l'euthanasie active, c'est vraiment très lié à la conception de la vie chrétienne, où seul Dieu peut donner et reprendre la vie
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B
Sérieux, Etienne, je trouve que tu exagères vraiment... Tu fais une fixation totale sur une prétendue "bonne vieille France catho" qui n'existe plus que dans tes fantasmes, comme épouvantail. J'imagine que tu te plais dans tes habits de Saint Just, courageux face aux légions réactionnaires et cléricales?  Moi, je ne suis pas loin de trouver ça ridicule. Réveille-toi, la France a changé. Valentin, je suis déçu de voir ta conception de la loi: "La dite loi cher Bruno fait que des gens encourrent actuellement 30 ans de prison."Bien sûr, quand on fait une loi et que quelqu'un va en prison, le coupable c'est forcément la loi. - Il semble qu'il y ait l'ombre d'un changement de contexte? Pas de problème, changeons la loi!... Tout ce raisonnement fonctionne cul par dessus tête. La loi Leonetti, dont je ne suis pas un expert (mais qui l'est sur ce blog? Tous experts en bioéthique, après un passage sur Wikipédia?), me semble un bon compromis: elle évite le suicide assisté, tout en permettant le soulagement de la douleur et en évitant l'acharnement thérapeutique. On ne peut nier que l'euthanasie active pose un problème moral (quelque soit la réponse qu'on y donne), puisque, parmi toutes les bonnes intentions qui peuvent s'y trouver et que je reconnais, il y a ce fait irréductible: une personne donne la mort à une autre. C'est ce qui fait que le recours à l'euthanasie n'est pas si "évident" que ça, comme un ou deux posts présomptueux jusqu'à l'égarement se sont hasardés à le dire. J'ajoute que ce fameux soulagement de la souffrance se fait par le plus souvent par l'injection de barbituriques ou de potassium. Et là, le patient, il jongle. Mais au moins, le Parti aura bonne conscience. Apprentis sorciers...
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E
@Ema Nympton: Oui l'UMP Sciences Po fait dans la démesure ces derniers temps. J'ai l'impression qu'ils ont dit se lancer dans un concours interne pour voir qui aurait la réaction la plus exagérée à une remarque du PS. Et entre nous les gars, vous êtes encore très loin de votre présidente et de sa déclaration à la tribune du débat tripartite selon laquelle Généreux est "en faveur de la ré-étatisation de l'économie française". Encore un effort!<br />  <br /> Bon plus sérieusement pour revenir sur le débat, il faut se poser deux questions:<br /> 1. Est-ce que les hommes ont le droit de choisir de mourir<br /> - Soit NON, et dans ce cas, à la fois l'euthanasie et le suicide sont interdits, et ceux qui se suicident sont déshérités, ne peuvent pas être enterrés, etc.<br /> - Soir OUI, et dans ce cas, un homme a le droit de décider de se suicider comme il a le droit d'être euthanasié. Je pense même que l'euthanasié est plus justifié que le suicide dans la mesure ou une personne voulant se suicider pourrait plusieurs années retrouver le goût de la vie, tandis qu'une personne en 'état végétatif' (c'est comme ça que se définissait Vincent Humbert) n'a plus aucune perspective, si ce ne sont ces souffrances<br />  <br /> 2e question: Est-ce qu'on peut parler de vie pour une personne dans une condition où elle ne peut pas se suicider elle-même (car c'est bien ça l'euthanasie), dans un état de légume où elle ressent ses souffrances à longueur de temps sans pouvoir...vivre?<br /> Il y a un moment où il faut voir la réalité en face. Marie Humbert a réalisé un acte HEROIQUE (parce que le geste pour une mère doit être un déchirement) et pourtant elle a dû répondre de ses actes devant la justice pendant au moins trois ans avant d'être acquittée tout en étant reconnu coupable...<br /> Alors soit on dit "c'est triste" et on laisse quand même cette loi qui consiste à accepter l'euthanasie que pour laisser mourir de faim la personne (comme si ces souffances ne suffisaient pas...), ou alors on a le courage politique de prendre une décision pas forcément populaire dans notre bonne vieille France catho. C'est ça qu'on attend d'un chef d'Etat.
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N
Je me permets, Etienne, d'etre plus réservé dans mon appréciation. Non pas parce que je suis hostile à la solution proposée par Ségolène Royal. Bien au contraire. Mais parce que le respect de l'homme peut se concevoir comme le respect de la vie humaine. Dur dur d'etre un catho de gauche...
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