François Bayrou a d’ores et déjà refusé la proposition (inutile) de Michel Rocard

Publié le par Section socialiste de Sciences-Po

Aujourd’hui, 13 avril 2007, Michel Rocard a publié une tribune dans Le Monde où il appelle Ségolène Royal et François Bayrou à unir leurs forces. Je cite Michel Rocard : « J'appelle donc François Bayrou et Ségolène Royal, avant le premier tour, à s'exprimer devant les Français pour s'engager dans la voie de cette alliance ».

La réponse de M. Bayrou est très claire : « il n’est pas question d’une alliance entre le PS et l’UDF avant le premier tour » (dépêche Reuters). Pourquoi ? C’est à nouveau très simple, M. Bayrou n’exclut pas, loin s’en faut, une alliance avec l’UMP au cas où (il n’ose même pas l’envisager), il ne serait pas au second tour. Mais comment se comporterait-il alors ? Respecterait-il les « consignes » de M. Rocard ? M. Bayrou a déjà répondu : « il ne donnera pas de consigne de vote »… même si à nouveau, M. Bayrou répète que cela n’est pas possible…


M. Bayrou l’a assez dit et répété : il ne veut pas d'alliance, il veut créer un nouveau parti, un nouvel appareil, un parti du centre autour de l’UDF qui sera le seul à pouvoir labelliser les vrais démocrates, ceux qui ont tout compris, qui sont toujours d’accord entre eux (ou plutôt d’accord avec François Bayrou).

La proposition de Michel Rocard a donc été officiellement rejetée par M. Bayrou. Il n’en est même plus question.

C’est pour cette raison, outre la réponse de notre candidate qui ne veut pas « tractations dans le dos des électeurs », que je vous invite à lire la réponse de Dominique Strauss-Kahn, membre de l’équipe de campagne de Ségolène Royal : « Entre les deux tours, les choses se redistribuent, il faudra faire ce front contre Nicolas Sarkozy. (...) Nicolas Sarkozy, la droite, contre Ségolène Royal, la gauche. Alors il faudra que François Bayrou et les électeurs de François Bayrou fassent leurs choix, et s'ils sont cohérents avec eux-mêmes, s'ils rejettent la politique de Nicolas Sarkozy, alors ils seront très nombreux à venir voter pour Ségolène Royal » (…) La question au 2e tour, quand il rassemblera, je pense, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, sera alors de rassembler tout le monde dans le pacte présidentiel pour lutter contre Nicolas Sarkozy, mais c'est une étape qui viendra après le 22 avril ».

Jonathan Gindt

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J
Franchement, quand Rocard dit cela : i"Michel Rocard "accuse", dans une tribune au Nouvel Observateur à paraître jeudi, "les gardiens du dogme socialiste, qui considèrent toute alliance autre que communiste comme impure, d'être d'efficaces alliés de Sarkozy" (dépêche), il se trompe à nouveau et fait une remarque qui à nouveau est inopportune. Bon sang, François Bayrou a clairement refusé toute alliance avec le PS non seulement au premier mais aussi au second tour ("je ne veux pas revenir à ce système de parti... blablabla...) puisqu'il veut créer ce fameux parti "démocrate" qui existerait quelque part (on ne sait pas où) mais pas en France et en Europe ??? Non mais comment ce type peut-il être même à 18% dans les sondages ?Ah oui, bien sûr, mais c'est grâce au soutien de Michel Camdessus (je vous invite d'ailleurs tous à relire son excellent rapport... remis à Nicolas Sarkozy) !
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F
Pour information, il y a eu un chat hier avec M. Rocard : http://www.lemonde.fr/web/chat/0,46-0@2-823448,55-895985,0.html<br /> Entre autres choses: "La non-réponse positive à mon appel avant le premier tour ne m'étonne pas. Mon appel aura seulement servi à préparer les esprits. Au second tour, le choix sera entre la préservation doctrinale ou l'alliance avec des forces différentes, et donc un changement d'habitudes culturelles. On verra bien. Ma seule ambition est de convaincre tout un chacun que l'éventuelle élection de Nicolas Sarkozy est un vrai danger pour la France. "<br /> (me permettrais-je de dire, aussi  qu'en le lisant, on apprécie la finesse de son analyse et son refus de céder à certaines simplifications de langage hâtives et hasardeuses, cf. sur le mot  "libéralisme")
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J
Cette dépêche confirme ce que je disais dès samedi. François Bayrou refuse la proposition de Michel Rocard telle qu'elle a été formulée. Tout doit se faire autour de lui, avec lui et de son nouveau parti. A noter que dans la quête de son ego hypertrophié, Bayrou se met maintenant à parler à la place des autres, cf les intentions prêtées à Jacques Delors, DSK et Jean-Louis Borloo (re-sic). <br /> <br /> Bayrou exclut toute alliance avec le PS "avant le scrutin"<br /> 16.04.07 | 09h00 <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> rançois Bayrou, candidat UDF à la présidentielle, a exclu lundi sur France Inter tout "accord d'alliance" avec le PS avant le premier tour de l'élection présidentielle.<br /> "Il n'y a aucun accord d'alliance imaginable dans une élection présidentielle avant le scrutin", a-t-il dit, interrogé sur la proposition de Michel Rocard, relayée par Bernard Kouchner, d'une alliance Royal-Bayrou "avant le premier tour", pour battre Nicolas Sarkozy.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Invité à dire s'il était prêt à se ranger derrière Ségolène Royal au second tour s'il n'était pas lui-même qualifié, François Bayrou a expliqué qu'il n'entendait pas être "ramené dans le camp contre camp" et "retomber dans le système où ce serait seulement un changement de camp".<br /> "Dans une élection présidentielle, chacun des candidats se présente avec un projet et une idée de majorité. Nicolas Sarkozy veut une majorité de droite très à droite, Ségolène Royal veut - sa réponse à Rocard et Kouchner l'a montré - une majorité de gauche", a-t-il estimé.<br /> "Moi, a-t-il poursuivi, je veux cette majorité nouvelle capable de faire travailler ensemble des gens de gauche et de droite républicaine et de gagner".<br /> François Bayrou a estimé incarner "le vote utile pour le 2ème tour et en même temps une majorité nouvelle qui fasse bouger les lignes".<br /> "Désormais, cette majorité nouvelle est à la portée de la main", avec "des partenaires", a-t-il dit.<br /> En cas de victoire le 6 mai, François Bayrou a avancé "deux hypothèses" pour les élections législatives des 10 et 17 juin: "ou bien des candidats communs qui seront les candidats de la majorité nouvelle, ou bien des candidats ayant entre eux un accord de désistement".<br /> "Il faut d'abord qu'on sache qui veut participer à ce rassemblement", a-t-il dit en assurant que des personnalités comme Jacques Delors, Dominique Strauss-Kahn, Jean-Louis Borloo "diront oui". "Le vieux mur se lézarde", s'est-il félicité.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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S
He les amis! Avant de spéculer sur la tactique en finale, faut pas oublier de se qualifier, il faut jouer les match les uns après les autres.
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N
jusqu'au "attendons le 23 avril" compris, moi aussi. et sur la réponse a tefy (son message pourrait plus s'appliquer a l'UDF qu'au PS) également. mais sur l'aspect stratégique, bastien m'a - en partie - rejoint...
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