Qu’on arrête d’opposer les socialistes et le marché !
Le 15 décembre 2007 a eu lieu le deuxième forum de la rénovation du Parti Socialiste portant sur le thème : « les socialistes et le marché ». En fait, les interventions des multiples contributeurs de ce forum ont convergé pour rappeler que les socialistes sont pour l’économie de marché. Ils ne sont pas pour une économie administrée.
Mais le modèle qu’il promeut doit être performant aussi bien économiquement, que socialement et écologiquement, d’où cette expression utilisée tout au long du forum « d’économie sociale et écologique de marché ». Les socialistes s’occupent de la production et de la redistribution des richesses.
Les entreprises ne sont absolument pas les ennemies du Parti Socialiste ! Sans elles, il n’y a pas de compétitivité possible - compétitivité entendue comme Innovation, Infrastructure, Investissement. Les socialistes reconnaissent l’efficacité du marché, sans que ce soit un reniement. La question du marché ne doit plus être instrumentalisée contre nous.
L’économie de marché est ce qu’on en fait ; elle peut être régulée. Le Parti Socialiste croit au dosage : la part d’intervention publique ou de « laissez faire » dépend des secteurs. Il faut trouver un équilibre : par exemple, le travail n’est pas une marchandise, et ne peut être traité comme telle.
Le marché est effectivement un « bon serviteur » : il est productif, innovant, créateur de richesse et de dynamisme. Mais c’est un « mauvais maître » : le marché est myope, injuste, brutal, spéculatif et irrationnel.
La régulation est alors nécessaire : il faut savoir « faire rentrer le fleuve dans son lit ». La puissance publique est une digue. La liberté est d’autant plus garantie quand des règles sont établies.
Nous disons donc « oui au marché, et non au tout marché ». La place du marché se trouve entre soumission éblouie et rejet de ce dernier : dans l’intervalle, il y a la justice sociale, l’efficacité économique et écologique.
En France, on a dit : « Oui à l’économie de marché, non à la société de marché ». En Allemagne, il a été dit assez justement : « le marché autant que possible ; la puissance publique autant que nécessaire ».
Arrêtons donc de revenir en arrière et appliquons une « stratégie du non-regret » : nous sommes pour l’économie de marché. Comme l’a déclaré un intervenant, nous ne devons « baisser ni les yeux ni les bras devant la droite ; être fiers de ce que nous sommes ; être sûr de ce que nous voulons ». Et ce que nous voulons c’est une économie sociale et écologique de marché humanisée par l’Etat, les associations et les syndicats.