Qui connaît Françoise de Panafieu ?
La campagne présidentielle n’est pas la seule échéance électorale à venir. En 2008, se tiennent les élections municipales, et, à Paris, les débats risquent d’être intéressants.
Par esprit de pluralisme, j’ai donc assisté la semaine dernière à une réunion UMP animée par Françoise de Panafieu. Je ne compte pas reprendre ici l’intégralité de cette intervention, ce qui a d’ailleurs déjà dû être fait sur le site de l’UMP Sciences Po, mais juste souligner trois ou quatre points qui ont froissé la socialiste parisienne que je suis.
Françoise de Panafieu et la voiture
Évidemment, dans les grandes déclarations Françoise de Panafieu est favorable à une politique de développement des transports en commun. Mais la candidate de l’UMP ne semble pas se sentir concernée par cette plus grande fidélité à
Parlant du XVIIe arrondissement, pour nous signifier la proximité avec Sciences Po, elle utilise l’expression « à 10 min d’ici en voiture ». Quoi ? En voiture ? C’est quoi ce référentiel ? Quand on est parisien et qu’on défend les transports en commun, on raisonne en nombre de stations de métro pas en temps de conduite…
Elle aggrave son cas une demi-heure plus tard. Parlant de la place des femmes en politique, elle souligne que celles-ci ont un avantage par rapport à leurs collègues masculins, car elles sont plus actives. Par exemple, dit-elle, si on ouvre le coffre de la voiture d’une femme on pourra se rendre compte de tout ce qu’elle a fait dans la journée : faire un marché, aller travailler, aller chercher les enfants à l’école… Attendez, j’ai bien entendu là ? Cela signifie que d’après la candidate de la droite, tous ces trajets quotidiens s’effectuent naturellement en voiture ? Les électeurs apprécieront ses conceptions écologistes …
Françoise de Panafieu et le nombre de mandats
Parlant de son poste en tant qu’adjoint au maire de Paris, Françoise de Panafieu explique qu’elle a refusé d’exercer un troisième mandat à ce poste, car, dit-elle, quand on reste trop longtemps à un poste, on prend de mauvaises habitudes. Là dessus je suis d’accord.
Pourtant 20 minutes plus tard, au détour de l’historique de sa carrière politique, l’élue UMP souligne « j’ai été élue et réélue comme députée de la 17eme circonscription. Attendez, je compte là, ça fait plus de deux mandats ou c’est moi qui suis nulle en math ?
Elle continue à s’enfoncer pendant l’heure qui suit. Elle nous explique qu’en tant que maire du XVIIe arrondissement, elle passait beaucoup de temps sur le terrain. Du coup, nous explique-t-elle « Pendant un an, je n’ai pas posé les pieds à l’Assemblée Nationale », brandissant ce fait comme une fierté.
C’est-à-dire que le contribuable a payé pendant un an pour qu’elle ne fasse rien ? Car j’ose rappeler qu’un député est élu au niveau national. Son rôle n’est pas d’écumer le terrain pour faire du clientélisme mais bien d’être présent à l’Assemblée Nationale pour voter les lois de
Françoise de Panafieu et l’Europe
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la candidate UMP ne croit pas à l’Europe. Pour justifier sa position antifédéraliste, elle égrène des platitudes telle que « les Italiens sont différents des Anglais qui sont eux-mêmes différents des Français ».
Françoise de Panafieu et Jacques Chirac
J’ai gardé le meilleur pour la fin. À une question d’un militant sur le bilan de Jacques Chirac, elle répond que le Président n’est, je cite, « pas de droite », elle complète qu’il est en fait un « radical socialiste ». Ah bon, Chirac appartient au parti de Christine Taubira ? C’est une bonne nouvelle pour les socialistes alors, il va finir par soutenir Ségolène Royale, candidate soutenue par le PRG !
Patricia Perennes